On compare souvent le Sepik à l’Amazone ou au fleuve Congo. C’est un fleuve gigantesque, un univers à part, dont on explore avec fascination le bassin et ses différents affluents, notamment, ici, les rives de la rivière Karawari.
L’impressionnant fleuve Sepik prend sa source dans les hautes montagnes du centre à la frontière de l’Irian Jaya. Il se jette dans la mer, 1 126 km plus loin, après avoir traversé montagnes, vallées et immensités de forêts tropicales. Non seulement son débit est impressionnant, mais il est très important pour les nombreux villages qui sont installés sur ses berges, et celles de ses nombreux affluents. C’est une source de vie, voie de communication et d’échanges entre les tribus locales. La vallée du Sepik est habitée depuis plusieurs milliers d’années par des groupes humains aux langues diverses (90 dans la moyenne et la basse vallée) et aux cultures variées, malgré quelques traits communs.
Les villageois vivent de la pèche et du sago (ou sagou) : le sagou est une fécule alimentaire extraite de la pulpe du tronc du sagoutier (un type de palmier). Il n’offre ni protéines, ni graisses, ni vitamines, ni minéraux. C’est l’aliment de base en Papouasie Nouvelle Guinée.
Tous les villages ont la même organisation spatiale, à l’image de l’organisation sociale qui repose sur une séparation stricte des hommes et des femmes. Il y a un espace public, qui est celui des maisons familiales, regroupant parfois plusieurs groupes de parents. Et il y a les maisons des hommes, souvent au centre du village, où seuls les hommes ont le droit d’entrer et où a lieu l’initiation des jeunes garçons. Les hommes travaillent le bois -figurines, masques, …- ; l’art du Sepik est mondialement connu.